Il Festival di Saint-Eustache 2007

2007 Saint-Eustache Festival

Le Festival de Saint-Eustache 2007

Chronique d'orageux rebondissements, et d'un arc-en-ciel de concerts...

Dans les films, on fait généralement intervenir un orage pour souligner de mélodramatiques péripéties. Le 18ème Festival des Grandes Orgues de Saint-Eustache, lui, se serait bien passé de ce romanesque ingrédient ! Pourtant, au soir du Vendredi 25 Mai, un orage d'une violence rare s'abattait sur Paris, plongeant les acteurs dudit Festival dans une avalanche de défis à relever. Décrit par Jean Guillou comme « un spectacle d'une grande beauté poétique », et par Hampus Lindwall comme « un ciel prenant des couleurs d'apocalypse », cet orage provoquait une considérable surcharge électrique dans les circuits de l'église Saint-Eustache (la foudre était tombée à proximité) et endommageait gravement les systèmes électroniques de l'orgue (combinateur, transmission depuis la console mobile rendue inutilisable).

Les premiers jours, le seul fait de remettre le contact déclenchant même à la console de tribune des phénomènes sonores et visuels dignes d'un film fantastique, l'instrument fut maintenu muet pour les cérémonies de Pentecôte. Puis, l'assurance venant que l'organiste ne serait pas transformé en victime de la chaise électrique par le seul fait de toucher les claviers, le concert de Jan Willem Jansen (un programme Buxtehude) se déroula « à l'ancienne », c'est-à-dire depuis la console mécanique de tribune et avec des tireurs de jeux. Tous furent unanimes à souligner la haute qualité musicale de ce concert, l'artiste ayant vu son planning de répétitions fort bousculé et sachant faire oublier les circonstances chaotiques. Le surlendemain, un concert du choeur de Radio-France avec Yanka Hekimova se déroulait dans des conditions épiques, la synchronisation entre la tribune et le choeur nécessitant des efforts plus que méritoires !

La visite des facteurs d'orgue, les frères Van den Heuvel, ravivait l'espoir en fin de semaine. Munis de nombreuses pièces électroniques, ceux-ci réparaient progressivement le combinateur de la tribune puis les diverses connexions de la console mobile. Las ! L'espoir s'effondrait à la dernière minute: seule la carte électronique commandant le pédalier de ladite console manquait, et devait être commandée aux Etats-Unis !

Or le programme d'hommage à Rolande Falcinelli, conçu de longue date pour le 5 Juin 2007, avait été choisi en fonction des avantages concertistiques que seule la disposition de Saint-Eustache offre à Paris: en effet, la console mobile de la nef permet de jouer en formation de chambre, avec orchestre, avec choeur, l'organiste se trouvant en contact avec ses partenaires et dans les mêmes conditions acoustiques que le public; elle offre en outre l'avantage de permettre au public de voir l'artiste, et son toucher autorise sans inutiles pertes d'énergie la plus haute virtuosité. Nous avions donc décidé, spécialement en vue de l'hommage à Saint-Eustache, une partie de programme pour violon et orgue (oeuvres de Rolande Falcinelli et de Jean Guillou, afin de manifester quel esprit commun a toujours animé les deux compositeurs dans leur volonté d'intégrer l'orgue à une vie de concert complète), et une autre partie comportant des pages particulièrement spectaculaires de la musicienne disparue.

Un tel programme semblait insauvable s'il fallait le transférer à la tribune. Les duettistes Jason Meyer et Hampus Lindwall procédèrent à des essais, mais les élégantes colonnes de bois soutenant l'architecture du buffet rendaient impossible au violoniste de trouver l'espace nécessaire pour tirer l'archet, sans parler des difficultés acoustiques qui s'en seraient suivies. La menace d'une annulation de ce concert se profilait, et le découragement gagnait l'équipe. Cependant, une vaste campagne de communication ayant préparé le public à cette date commémorative (le premier anniversaire de la mort de Rolande Falcinelli), un report aurait eu des effets désastreux. Le samedi 2 Juin au matin, je pris donc l'initiative de téléphoner à Jean Guillou, encore à Naples où il venait d'inaugurer la veille l'orgue du Conservatoire (instrument conçu par lui): je n'oublierai jamais la sérénité et la détermination du son de sa voix alors qu'il décidait sans une seconde d'hésitation que cet hommage à Rolande Falcinelli aurait lieu mardi, dût-il en assumer la plus grande responsabilité. Un tel capitaine ayant repris la barre du navire, tout l'équipage se remobilisait derrière lui. Il n'en fallait pas moins recomposer un programme en deux jours !

Les deux pièces solistes prévues par Hampus Lindwall, Mathnavi – qu'il avait déjà joué à Notre-Dame – et la fameuse Guitare enchantée, de par leurs exigences (glissandi manuels dans l'une, virtuosité extrême dans l'autre), semblaient incompatibles avec la lourde traction mécanique de la console de tribune. Le jeune artiste suédois, pour sa première apparition à Saint-Eustache, aurait au moins espéré relever les défis de son programme dans des conditions... confortables ! Pourtant, il décida finalement de s'en remettre à l'expérience de son prestigieux aîné pour décider si, oui ou non, il s'imposerait de maintenir ces deux pièces dans de plus rudes conditions. Une séance de travail commune entre Jean Guillou (de retour d'une tournée européenne d'un mois et demi) et Hampus Lindwall laissa à celui-ci une empreinte profonde: l'aîné infusa littéralement au cadet sa sérénité, le conseillant dans la manière de tirer le meilleur parti du vaste instrument. Ayant retrouvé un moral de gagneur, le jeune homme réussit, lors des répétitions, à nous donner l'impression qu'il jouait sans effort ; quand on connaît les partitions, et la prise de risque incessante qu'implique La Guitare enchantée, ce ne saurait être qu'une impression: lui touchant affectueusement l'épaule, je pus d'ailleurs constater qu'il atteignait à peu près la température d'une bouilloire! Le succès qu'il se tailla en concert le récompensa de son courage.

Pour les raisons évoquées plus haut, j'avais dès l'origine souhaité la présence d'une oeuvre de Jean Guillou à ce programme ; devant désormais nous en tenir à l'orgue seul, une pièce s'imposait par le lien biographique qu'elle manifestait: les 18 Variations, dédiées à Rolande Falcinelli qui les joua jusqu'au terme de sa carrière de concertiste (en tant que pianiste, elle donna aussi maintes fois le Colloque n° 2 du même auteur). J'avisai dans les programmes de l'ARGOS que Vincent Crosnier, fidèle disciple, interprète et suppléant de son maître, les avait données à Saint-Eustache cinq semaines auparavant. Se tenant à la disposition de tous (artistes, facteurs d'orgue) depuis le début du Festival, n'ayant plus de vie personnelle depuis la tourmente provoquée par l'orage, devant préparer la Messe et l'Audition dominicale du 3 Juin, Vincent Crosnier reçut comme un coup de grâce la demande que je lui susurrai le plus gracieusement du monde: avec l'humour que tous lui connaissent, il envisagea même un instant si une chute dans l'escalier de la tribune ne pourrait pas opportunément lui donner le prétexte d'une fracture de la jambe pour échapper au surmenage, mais il réalisa bien vite que son sort était inéluctablement aux claviers... d'autant que le compositeur approuvait avec enthousiasme mon idée ! Il se montra si bien à la hauteur de cette vaste partition que le public salua tout aussi chaleureusement ce changement de programme.

Quant à Jean Guillou, s'il maintenait sans problème ses choix de départ (La Prophétie d'après Ezéchiel de Rolande Falcinelli, et une improvisation qu'il pouvait prévoir de plus vastes dimensions), il me demanda de lui proposer de surcroît quelque partition de la compositrice qu'il pourrait monter dans le très court délai restant. Le Lundi 4 Juin à 11 h.30, je lui mis entre les mains la partition du Cortège Funèbre ; à la répétition du soir (19 h), il demanda gentiment à ses jeunes confrères de bien vouloir lui laisser une demi-heure pour faire ses registrations, et à 19h30, il donnait une prise définitive de cette pièce qu'il n'avait jamais vue de sa vie (oui, oui, les micros de Jean-Claude Bénézech ont capté la répétition et le concert, laissant espérer un prolongement aux souvenirs précieusement enclos en nos mémoires !). Avec les quelques amis présents dans l'église déserte, nous étions saisis par cette interprétation bouleversante; le grand retour de Jean Guillou dans la musique de Rolande Falcinelli – qu'il endossait avec une totale humilité d'interprète – le révélait tellement en symbiose avec ce langage tragique, tourmenté, qu'une ineffaçable communion entre les deux artistes s'élevait au coeur de la nuit eustachienne (comme elle s'était élevée lors de l'inoubliable improvisation jaillie de l'âme de Jean Guillou lors des funérailles de Rolande Falcinelli à Saint-Eustache le 30 Juin 2006). Quant à son interprétation de La Prophétie d'après Ezéchiel, elle provoqua ce commentaire d'une cantatrice présente au concert du 5 Juin, elle-même créatrice d'une oeuvre de Rolande Falcinelli et fort accoutumée à entendre la pièce sous les doigts de la compositrice: « Je n'ai jamais entendu la Prophétie aussi profondément comprise que ce mardi ! ».

En un mot, après avoir frôlé la catastrophe, l'engagement et la maîtrise des trois artistes permirent qu'il ne parût plus rien des obstacles et tensions surmontées ; ils donnèrent un concert qualifié de mémorable et d' « impressionnant » par des auditeurs au sein desquels on comptait bon nombre de fidèles habitués des concerts de Rolande Falcinelli [Lire ci-dessous le compte-rendu d'Andrea Borin].

La diversité esthétique d'un programme concentré sur deux auteurs contemporains captivait aussi bien les professionnels les plus aguerris que des amateurs sans culture organistique découvrant avec émerveillement la prodigieuse palette sonore que peut générer le traitement timbrique cultivé par des novateurs tels Rolande Falcinelli et Jean Guillou. Cela apporte des éléments de réflexion au débat que je vois s'engager autour de Rolande Falcinelli depuis sa disparition ; deux tendances se dessinent quant à la place historique qu'on voudrait lui attribuer : les uns la tirent vers le passé en la définissant comme le dernier maillon de l'école d'orgue symphonique française; d'autres la ressentent au contraire comme un précurseur ayant ouvert de nouvelles voies à l'écriture de son instrument. Une personnalité occupant une position charnière dans la chronologie se trouve évidemment exposée à cette double lecture; pour ma part, je retiens la deuxième optique, rejointe en cela par la jeune génération d'organistes autant que par des compositeurs plutôt classés « avant-gardistes », ce qui m'indique assez combien le regard de la postérité est d'ores et déjà en marche.

Au lendemain du concert, François-Henri Houbart, l'organiste de la Madeleine, tirait la conclusion qui s'imposait: « Dès que j'ai entendu Jean Guillou jouer les oeuvres de Rolande Falcinelli, il m'est apparu évident qu'elle ne devait plus être considérée comme le prolongement de Marcel Dupré, mais comme le précurseur de Jean Guillou. Et ce programme qui rapprochait des oeuvres assez voisines dans la chronologie des deux compositeurs le faisait ressortir avec plus d'évidence encore ».

Après tout, Jean Guillou ne disait peut-être pas autre chose lorsqu'il déclarait le 22 Mai dernier au micro de France-Musiques: « Rolande Falcinelli était certainement l'organiste la plus brillante de sa génération, en même temps que compositeur.C'est une personne qui a eu une grande influence sur mon développement personnel, à la fois en tant qu'organiste, et – même - en tant que compositeur ». L'influence doit être comprise, ici, avec une notable envergure de vue : car, précisément, ce qui assure à l'un comme à l'autre une place dans l'histoire de la musique, c'est de se distinguer par une individualité musicale reconnaissable au premier coup d'oreille, mais aussi d'avoir dessiné leur identité propre dès leurs premiers essais de composition, en se libérant prestement de ce que l'on aime communément décortiquer sous le titre d' « influences ». Il y aurait de vastes développements à écrire sur la passation de témoin s'étant effectuée de Rolande Falcinelli à Jean Guillou, quant à des préoccupations communes en matière de jeu instrumental, de toucher, de composition, lesquelles préoccupations se sont ensuite exprimées de manière puissamment individualisée... même s'il m'arrive d'être frappée d'entendre dans la bouche de l'un d'exactes considérations que j'entendais dans la bouche de l'autre.

Un si beau succès, dû au courage des artistes ainsi qu'à la disponibilité sans faille de l'équipe de l'ARGOS et notamment de son président Philippe de Carné, ne marquait pourtant pas la fin du feuilleton. La pièce électronique en réparation tardait à revenir des Etats-Unis, et Vérouchka Nikitine devait à son tour donner son programme du 12 Juin depuis la tribune. L'inquiétude montait en voyant se profiler la date fatidique du 19 Juin (La Révolte des Orgues), c'est-à-dire le concert par excellence appelant la disposition instrumentale autour de la console mobile. Les jours passaient, passaient, passaient encore... Jean Guillou, décidément d'un professionnalisme impérial, se préparait psychologiquement et physiquement à donner le concert depuis la tribune. Philippe de Carné prenait toutes dispositions pour prévoir un retour vidéo et acoustique, au cas où... Et le 18 Juin à 16h30 (la répétition étant prévue à 19 h.), les Van den Heuvel venaient enfin à Paris remplacer la pièce défaillante. Laquelle pièce, une fois posée, ne produisit pas l'effet escompté obligeant les facteurs à affiner leur recherche entre tous les organes de transmission.

Le suspens devenait digne d'un film d'Hitchcock (trouverait-on l'élément coupable ?), mais à 19 h. pile, les Van den Heuvel réussissaient enfin à émettre un son de pédale depuis la console d'en bas ! Tous les regards se tournèrent vers celle-ci, et on imagine l'immense soulagement que ce son, bientôt suivi d'autres encore plus rassurants, produisit ! Jean Guillou en était quitte pour réenregistrer toutes ses combinaisons sur la console mobile, et la répétition pouvait commencer, avec seulement un peu de retard. Les artistes venant de donner La Révolte des Orgues à Landsberg le mois précédent, on put mesurer à quel point ils s'étaient investis dans cette partition hors-norme et s'adaptaient aisément à de nouvelles conditions acoustiques; il fallut seulement procéder à quelques aménagements des orgues positifs au cours des répétitions pour ne défavoriser aucun plan sonore de l'architecture musicale. On imagine quelle frustration c'eût été pour le compositeur et interprète s'il avait dû donner un tel concert depuis la tribune, dans des conditions incertaines pour la précision de la synchronisation avec ses partenaires, et incontestablement moins gratifiantes du point de vue du spectacle.

Mais la foule remplissant l'église au soir du 19 Juin et faisant un triomphe aux artistes, ne retiendra que les heures exceptionnelles qui l'ont transporté dans une expérience musicale inédite. Pourtant, un vent de panique parcourut nos rangs – à nous, les polytraumatisés de la météo – lorsqu'un orage se déclencha au début du concert ; et quand d'inquiétants grondements ponctuèrent les premières répliques de La Révolte des Orgues, on put se demander si la révolte du ciel n'allait pas contrecarrer celle des instruments. Heureusement, l'orage eut le bon goût de se contenter de quelques coups de percussion... atmosphériques, et s'éloigna sans plus de bruit. Demeure un miracle: que, grâce à tous, ce Festival ait enchaîné les réussites en un vaste crescendo, et que les péripéties narrées au fil de ces lignes semblent n'avoir jamais existé.

Sylviane Falcinelli
(30 Juin 2007)



Per ingrandire le foto fare click con il mouse sull'icona.
Pour afficher les photos en plus grand format cliquez avec la souris sur l'icône.
To enlarge a photo click on the icon.




La Révolte des orgues

Fare click per richiamare il dossier La Révolte des orgues
Pour afficher le dossier sur La Révolte des orgue cliquez ici
Click here to show the dossier on La Révolte des orgues




Saint-Eustache, Paris - Hommage à Rolande Falcinelli

Un concerto particolare e fuori dai soliti schemi ha avuto luogo martedì 5 giugno 2007 a Saint-Eustache a Parigi, nell’ambito dell’omonimo Festival d’organo. L’occasione era rappresentata dall’omaggio a Rolande Falcinelli nel primo anniversario della scomparsa e ha coinvolto tre interpreti d’eccezione – Jean Guillou, Hampus Lindwall, Vincent Crosnier - che, come in un raffinato gioco di specchi, hanno proposto un programma ricco di rimandi simbolici e di riferimenti incrociati.

La musica di Rolande Falcinelli ha potuto rivivere nelle interpretazioni di due suoi “allievi-simbolo”: Jean Guillou, il primo in ordine di tempo, e Hampus Lindwall, l’ultimo ad accogliere i consigli della grande musicista.

L’omaggio di Jean Guillou è stato particolarmente significativo ed emozionante. Musicalmente, le sue interpretazioni del Cortège Funèbre e della Prophétie d’après Ezéchiel hanno rivelato una comprensione profonda del linguaggio e della poetica di Falcinelli, molto al di là di un semplice omaggio di circostanza. La scelta delle composizioni, tra quelle meno “immediate” della musicista, era di per sé già emblematica ma le interpretazioni estremamente rispettose e ispirate di Guillou hanno messo in evidenza una notevole empatia personale e un’altrettanto notevole attenzione – da parte di uno dei più innovativi e significativi creatori contemporanei - verso la modernità musicale dell’opera di Rolande Falcinelli.

Guillou ha manifestato più volte e in diverse occasioni una grande ammirazione e stima nei suoi confronti e, nel breve e toccante ricordo che ha tracciato per il pubblico della serata, ha voluto di nuovo soffermarsi sull’aspetto umano delle relazioni con la sua insegnante e metterne in risalto il calore e la sensibilità.

Anche Hampus Lindwall, d’altro canto, ha potuto conoscere bene questi aspetti essendo stato a lungo in contatto con Rolande Falcinelli. Oggi, questo giovane organista svedese, è uno dei migliori interpreti delle sue opere e la splendida interpretazione che ha dato di Mathnavi ha confermato questo giudizio.

Ma Hampus Lindwall ha proposto anche un’altra opera molto speciale di Falcinelli - il primo dei quattro Poèmes-Etudes: La Guitare enchantée – sulla quale vale la pena soffermarsi.

Le enormi difficoltà di questo Poème-Etude erano state vinte, nel passato, soltanto da Jean Guillou al quale Rolande Falcinelli aveva affidato una copia del manoscritto ma La Guitare enchantée, a parte le esecuzioni in concerto dell’autore, era rimasta silenziosa per circa mezzo secolo. Hampus Lindwall ha raccolto, come aveva fatto tanto tempo prima Jean Guillou, la sfida e martedì sera la Guitare enchantée è tornata a nuova vita.

Bisogna dire anche in circostanze di emergenza: a causa di problemi ai componenti elettronici della console mobile, messi fuori uso da un fulmine, non è stato possibile utilizzarla e si è dovuto ricorrere necessariamente alla console della tribuna, la cui trasmissione meccanica, particolarmente pesante, ha ulteriormente complicato il già difficile compito di Hampus Lindwall.

L’impiego della console della tribuna ha inoltre privato il pubblico della vista dell’organista, molto importante per avere un riscontro anche visivo della struttura della Guitare enchantée e delle sfide che pone alla tecnica del pedale. Fortunatamente, la musicologa Sylviane Falcinelli, figlia della compositrice e presentatrice di tutto il concerto, è riuscita, con le sue spiegazioni e con gli esempi di Hampus Lindwall dalla tribuna, a dare al pubblico una rappresentazione visiva “virtuale” della musica che avrebbero ascoltato.

I rimandi simbolici del concerto erano evidenti anche nell’ottima interpretazione di Vincent Crosnier delle 18 Variations di Jean Guillou. Quest’opera, dedicata a Rolande Falcinelli e da lei spesso proposta nei suoi recitals, ha trovato in Vincent Crosnier un equilibrio ideale tra virtuosismo, senso della forma e scelte coloristiche per la caratterizzazione delle singole variazioni.

Metaforicamente, il cerchio dei rimandi si è chiuso con l’improvvisazione conclusiva. Sylviane Falcinelli ha infatti proposto a Jean Guillou di improvvisare sugli stessi temi che Guillou, a sua volta, aveva proposto alla sua insegnante Rolande Falcinelli in occasione del recital del 30 marzo 1953 a Saint-Serge di Angers in cui, all’epoca, Guillou era organista. Per quell’occasione, Guillou aveva richiesto a Marcel Dupré i temi per una sinfonia in quattro movimenti e questi temi, ritrovati da Sylviane Falcinelli nei quaderni personali di Marcel Dupré, a distanza di mezzo secolo, hanno dato vita ad una nuova grande improvvisazione.

Il pubblico entusiasta ha offerto ai tre interpreti e alla presentatrice lunghi applausi calorosi e la serata si è conclusa con una seconda improvvisazione che Jean Guillou ha voluto espressamente affidare al talento di Hampus Lindwall.

Andrea Borin









Copyright © 2011 www.falcinelli.info · Design by Andrea Borin